J'ai la chance de connaitre Florence Tholozan avec laquelle je suis presque "voisin" (nous habitons désormais à quelques kilomètres de distance) et que j'ai rencontrée dans le cadre de l'un de mes premiers salons (une expérience pas forcément impérissable d'ailleurs, hormis les rencontres que j'y ai faites). A cette époque, Florence était l'auteur d'un manuscrit sur lequel elle fondait beaucoup d'espoirs mais qui n'avait pas encore trouvé d'éditeur. Depuis, cette Chinoise du tableau s'est découvert un chemin, un beau chemin. Bien au chaud chez M+ éditions, ce roman a trouvé son public, se développe à l'international et s'offre la carrière que Florence mérite. Je sais en effet à quel point celle-ci se multiplie et se donne totalement à la promotion de son "bébé". En de nombreux points, Florence est un exemple pour beaucoup d'auteurs émergeants. Je devais déjà lire une première fois son roman mais mon actualité de jury pour un autre prix ne m'avait pas autorisé à aller plus loin que quelques chapitres. Le Prix des Auteurs Inconnus 2020 m'offre enfin la possibilité de réparer cette erreur.
C'est dire combien j'attendais d'y être confronté !
Et je dois dire que je ne le regrette absolument pas. Je dois même avouer que cette attente n'a fait que renforcer le plaisir pris à parcourir les pages de cette histoire. Une belle histoire d'amour.
Car oui, cette "Chinoise" parle avant tout d'amour, de l'amour avec un grand A, celui qui peut parcourir les âges et les kilomètres. Lorsque Mélisende et Guillaume se rencontrent, leur relation sonne comme une évidence. Leurs sentiments s'impose en eux avec une telle force que leur duo en devient même une image iconique du couple lié par Cupidon. Lorsqu'ils découvrent au gré d'une balade dans un vide-greniers un vieux tableau peint en Chine où se trouve en arrière-plan l'image d'un vieux couple leur ressemblant étonnamment, ils décident de rejoindre l'Empire du Milieu pour percer le mystère et découvrir pourquoi ce qui les unit parait si puissant.
Les premiers mots qui me viennent à l'esprit pour qualifier la rencontre avec cette histoire, c'est "doux" et "délicat". La même douceur et la même délicatesse qui caractérisent la culture chinoise, que ce roman fait découvrir mieux qu'un voyage organisé.
Car cette Chinoise nous amène aussi (et presque surtout) en voyage. Un voyage décrit avec beauté, finesse... et amour encore ! Florence est en effet une indécrottable passionnée de la Chine, de son peuple et de sa culture, et cela transpire dans toutes les pages. Le texte fait preuve d'une immense documentation et d'un travail colossal. Et l'on se retrouve plongé très vite dans un univers dont l'exotisme s'empare de nous et nous pénètre, nous transporte loin de nos repères habituels.
Mais il serait réducteur de résumer le plaisir de ma lecture à ce seul voyage. Indépendamment de cette dimension exotique, il réserve aussi d'autres moments de grâce, comme la description de la perte d'un parent, qui m'a beaucoup touché et où j'ai reconnu les émotions liées à la perte de mon père. Comme aussi la peinture (sans jeu de mots) d'un échec amoureux ou du sens d'une vie...
Il y a de nombreuses raisons dans ce livre d'être ému, bousculé dans le bon sens du terme. D'être touché en plein cœur !
Si je dois seulement aborder un seul bémol dans ce retour, c'est celui d'avoir été confronté parfois à des passages plus informatifs sur la culture chinoise, qui malgré l'intérêt qu'ils provoquent et la documentation qu'il suggèrent n'avaient pas suffisamment de lien avec le récit et m'en ont sorti le temps de quelques chapitres.
Une bien maigre retenue pour un ensemble fort dans la forme et une esthétique qui traduit une très belle plume. Florence, ton pari est réussi et tu as eu bien raison de te battre autant pour cette Chinoise du tableau. Cela en valait grandement la peine !
Merci !
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